D’OÙ VIENT DONC LE NOM DE CHÂTEAU-RICHER ?
Il y a trois explications possibles qui font appel à la légende pour les deux premières explications et la dernière explication vient des historiens.
En 1636, le roi Louis XIV concédait au sieur Cheffault de la Regnardière toute cette belle seigneurie de la Côte de Beaupré, aujourd’hui la propriété du Séminaire de Québec. Il ne vint pas au Canada mais il y fit passer un certain nombre de colons qui s’établirent sur ses terres. Le plus grand nombre se choisit des établissements à l’endroit connu sous le nom de Petit Pré.
Parmi ces colons se trouvait un vieux garçon, cordonnier de son état – Nestor Richer – qui se bâtit une espèce de hutte à l’endroit où se trouve précisément le presbytère aujourd’hui.
En peu de temps, la petite colonie fit des progrès et l’on vit surgir çà et là de coquettes maisons construites avec la pierre qui abonde dans ces parages. Mais Richer, un peu excentrique, très avare d’ailleurs, resta attaché à sa hutte et ne voulut pas se soumettre au progrès général.
En dépit des railleries de ses concitoyens, qui ne désignèrent plus son modeste réduit que sous la qualification ironique de château de Richer, il y demeura jusqu’à sa mort.
On a d’abord allégué qu’un Français ou un Amérindien répondant au nom de Richer se serait installé à demeure dans le tronc d’un gros arbre et se serait plus à gratifier son modeste logis du nom de château.
Tous les historiens aiment mieux voir dans ce nom la Répétition de celui de l’ancien prieuré (monastère) de Château-Richer, en France, que Mgr de Laval cite souvent dans ses lettres. C’est presque certainement de ce nom que nous vient celui de la paroisse.
2. LE SITE
2.1 – La paroisse de Château-Richer est la plus ancienne paroisse rurale organisée au Canada et, dit-on, en Amérique du Nord.
2.2 – La vue, du cap, embrasse toute la Côte de Beaupré et le cours du fleuve jusqu’au Cap Tourmente. Un coup d’œil suffit pour s’apercevoir que c’est un site exceptionnel.
2.3 Le plus ancien document qui mentionne le nom de Château-Richer parait être la carte que fit Jean Bourdon en 1641.
2.4 – En 1636, la Compagnie de Beaupré avait acquis la Seigneurie qui porte son nom et elle y fit de larges concessions de terres. Les terres s’étendaient de la rivière du Petit Pré, à l’ouest, jusqu’à la Rivière-aux-Chiens, à l’est, au-delà de laquelle il n’y avait personne.
2.5 – Du Château-Richer le seigneur évêque fit comme
Son pied à terre. Sur la propriété domaniale, réservée par la compagnie de Beaupré en 1653, il
Se hâta de faire construire en 1667-1668, une vaste maison, Le Manoir Seigneurial, où devaient se rendre tous les devoirs seigneuriaux. Ce manoir était le centre administratif et judiciaire situé sur le site actuel de l’entrée du stationnement. Ce manoir a servi également de presbytère pendant près de 100 ans.
2.6 – Olivier Letardif, deuxième seigneur de la seigneurie de Beaupré, 1646 à 1662, a joué un rôle important dans le peuplement de la Côte. Il a été le premier juge et premier administrateur des deux seigneuries (Beaupré et Ile d’Orléans), réunies sous la Compagnie de Beaupré. Il était homme de confiance de Champlain et interprète; il connaissait trois langues indiennes (le montagnais, l’algonquin et la langue des hurons). Il serait arrivé à Tadoussac en mai 1618. Il a habité à Château-Richer dès 1653 jusqu’à sa mort en 1665. Il est inhumé au sous-sol de l’église. Il y a une roche avec une plaque commémorative d’Olivier Letardif sur le terrain situé à quelques pas de l’église.
3. – L’ÉGLISE
DATES HISTORIQUES
1635-1636 – Construction de la première chapelle en bois située au pied du cap. Elle portait le nom de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle et on l’appelait aussi l’Église de Beaupré. C’était une chapelle missionnaire où les Jésuites s’arrêtaient, en route vers Tadoussac.
1658 – Construction de la première église en pierre (60’ x 30’). À cette époque, il n’y avait que trois églises de pierre au Québec; celle de Château-Richer, celle de Québec et celle de Tadoussac.
1650 – Arrivée de Mgr de Laval
1660 – Première visite de Mgr de Laval à Château-Richer
1661 – L’extérieur de l’église est terminé et Mgr de Laval remet des registres à Château-Richer et donna à la mission le vocable de la Visitation de Notre-Dame Nomination d’un missionnaire, l’abbé Thomas Morel, qui agira comme « curé ».
1678 – La paroisse est érigée canoniquement.
1681 – Fin des travaux à l’intérieur de l’Église
1689 – Mgr de Laval cède à la Fabrique de Château-Richer un arpent de terrain sur lequel étaient l’église et le presbytère.
1749 – Mgr de Pontbriand constate qu’il est devenu nécessaire d’agrandir l’église de 30 pieds mais ce projet n’est pas mis exécution par les paroissiens.
1764-1766 – La Fabrique fait des dépenses pour améliorer l’église; un nouveau tabernacle, de la dorure par les « Levasseur », une cloche.
1772 – Mgr de Briand constate comme son prédécesseur qu’un agrandissement de l’église s’impose. La décision est prise et le contrat fut conclu avec les « Sieurs Clément et Louis Gosselin, entrepreneurs des Batices demeurant à Ste-Anne de la Cotte du Sud ». Ce contrat avait été conclu par M. le curé François-Féré Duburon.
1774-1808 – On peinture et on meuble l’intérieur de l’église (1774-17910. Construction de la chaire, une croix processionnelle, des chandeliers et deux tabernacles pour les petites chapelles par Pierre Florent Baillargé (1804) – construction d’une sacristie (20 x 24’) (1808)
1864 – La Fabrique a l’autorisation de bâtir la nouvelle église et la sacristie.
1865 – Démolition de l’église parce qu’il semble que l’église ait été assez mal entretenue dans les années subséquentes.
1866 – Construction de la nouvelle église le 21 juin – Première pierre posée et bénite par Mgr François Baillargeon, assisté de Mgr Elzéar Alexandre Taschereau, vicaire général et recteur de l’Université Laval.
Bénédiction de la nouvelle église le 15 novembre
L’intérieur de l’église est de style classique français avec des colonnes ioniques. Elle est en pierre avec un clocher central contenant trois cloches qui fonctionnent à l’électricité, plus un petit clocher au-dessus de la sacristie avec une cloche actionnée pas une corde.
Les coûts :
extérieur : 13,200.00$
Intérieur : 6,888.00$
Les dimensions :
longueur totale : 117 ½ pieds
Nef centrale
Hauteur : 41 pieds
Largeur : 33 pieds
1879 – Le curé Charles-Stanislas Richard fait don des autels latéraux sous les jubés, aujourd’hui supprimée, aux sœurs du Bon-Pasteur. Ces autels se trouvent présentement à la chapelle historique du Bon-Pasteur, rue de la Chevrotière, à Québec.
1894 – Bénédiction des cloches
Le 22 juillet par Mgr Louis Nazaire Bégin, administrateur du diocèse de Chicoutimi. M. l’abbé Apollinaire Gingras, poète, était alors curé.
Les noms des cloches : FOI, ESPÉRANCE ET CHARITÉ.
1914 – Bénédiction de l’orgue à tuyaux Casavan par Mgr. A.E. Gosselin. Au début du siècle, l’orgue fonctionnait manuellement mais, aujourd’hui, il fonctionne de façon automatique.
1930 – Stations du Chemin de la Croix : œuvre de Antonio Masselotte, peintre,
1927-1950 – La famille Le Moine des Pins fait des dons précieux à la Fabrique : le maître autel, les autels latéraux, la balustrade en bronze, le bas des colonnes en marbre, les anges, la crypte, les planchers du chœur et de la nef, le baptistère, les modifications au jubé, ainsi que les deux verrières du côté nord et quelques objets servant au culte.
1964 – Lavage et peinture de l’intérieur de l’église.
4. DANS L’ÉGLISE – DATES HISTORIQUES
3 MARS 1935 : DON D’UN CAVEAU AU CURÉ PIERRE LECLERC
1936 – Mme Marguerite-Louise de Saint-Denis Le Moine fait faire le baptistère dans la chapelle des morts. Mme Le Moine fait déplacer les deux escaliers des galeries et les fait mettre près du mur de la façade,
1937 – Mme Le Moine fait couper les galeries qui avancent au-dessus des autels latéraux, elle fit avancer le jubé d’une colonne et elle fit mettre les bancs dans une position plus favorable à la vision de l’autel et de la chaire. Ces dépenses s’élèvent à 6,000.00$ payées par Mme Le Moine. Elle fit réparer le chapiteau d’une colonne.
1949 – Mme Le Moine fit faire le plancher des allées en tuiles de pierre et celui des bancs en « terrazo ». Elle fit construire des bancs neufs, la boiserie de la nef fut refaite; on installa un chauffage neuf à l’église et au presbytère pour un coût de 20,000.00$
1950 – Mme Le Moine fit faire le plancher du chœur en béton armé (4 pouces, recouvert de marbre, de même que le palier des 3 autels, le dado en marbre). On peintura le toit, on mit des bancs dans le chœur et on mit du marbre la base des colonnes.
4.1 – La sculpture de Mgr François de Montmorency Laval (1623-1708) fondateur de l’Église canadienne. L’œuvre fut exécutée par Paul Y. Gagnon de la paroisse et Château-Richer en 1981 (une gracieuseté de Monsieur Camille Paré et Madame Jeannine Huot Paré).
4.2 – La statue de Sainte-Thérèse de l’Enfant-Jésus.
4.3 – La statue du Sacré-Cœur.
4.4 – Le baptistère, était autrefois une charnière, servant à entreposer les morts avant leur passage au cimetière, tout juste à côté de l’église. La charnière fut transformée en baptistère en 1936 aux frais de Mme Le Moine des Pins.
Le lustre : don de Mme Le Moine, était dans leur chambre à coucher.
En entrant dans le baptistère, sur l’arche de la porte, nous remarquons les lettres JNC mises pour Joseph Noulan Cauchon avec les dates de sa naissance et de son décès. Il était l’époux de Mme Marguerite-Louise de Saint-Denis. En 1936, il en aurait coûté 8,000.00$ pour la construction de ce baptistère.
4.5 – Les bénitiers en marbre (bassin à eau bénite).
4.6 – Le Chemin de la Croix est une œuvre d’Antonio Masselotte en 1930.
4.7 – Le plancher de l’église a été refait en 1946. Il en a coûté 1,773.00$ pour mettre du « terrazo) et 3,843.00$ pour les tuiles.
La base des murs et des colonnes de l’église a été faite en marbre en 1946 au coût de 4,473.00$.
La réfection des planchers et de la base du mur du chœur a été faite en 1948 au coût de 14,850.00$. C’est Mme Le Moine des Pins qui a payé pur toutes ces réparations.
4.8 – La balustrade : les supports sont en forme de cônes de pin. Elle est faite de bronze comme la plaque qui scelle le tombeau des Le Moine des Pins. À remarquer, sur la porte de gauche, le calice avec les lettres grecques ! (Alpha) et W (Oméga) signifiant le début et la fin et, sur la porte de droite, le sablier, signe du passage du temps.
Sur le bras de la balustrade, il est écrit ce qui suit : « Et potestas ejus ad mari, usque ad mare et a fluminibus usque ad finos terrae) « Et sa puissance s’étend d’une mer à l’autre et des hommes jusqu’aux confins de la terre ».
4.9 – Les inscriptions aux coins des balustrades A.M.D.G. (Ad Majorem Dei Gloriam), signifient “pour la plus grande gloire de Dieu ».
M.L.M.L.M. signifient « Margaret-Louisa McKey Le Moine ».
On y trouve aussi la liste des membres de la famille Le Moine ensevelis dans la crypte de l’église.
4.10 – Les anges ont été fabriqués avec du marbre blanc de Carrare, en Italie, entièrement pur et ciselé par des artistes de l’atelier « The Smith marble and construction co. », à Montréal. Ils furent offerts à l’église de Château-Richer en 1931 par Mme Le Moine.
Les anges veillent au-dessus de la crypte.
4.11 – La plaque de bronze, au sol, dans l’allée centrale, rappelle que les Le Moine des Pins y sont ensevelis. Il y a environ 19 personnes dans ce tombeau. Cette dalle est très lourde. Pour la soulever, on utilisait un outil que l’on pourrait comparer à un « kendog » (genre d’instrument en forme de crochet que l’on utilisait pour manœuvrer le bois, surtout de la pitoune).
Quatre outils semblables étaient fixés, un à chaque coin de la dalle, épousant la forme des boulons au motif de pommes de pin qui s’y trouvent incrustés pour ensuite être barrés à demi-tour. Ceci étant fait, deux hommes se plaçaient à chaque coin et, ensemble, au même moment, les huit hommes soulevaient cette masse qu’ils déplaçaient seulement de quelques pouces à la fois. Et la manœuvre recommençait jusqu’à ce que la dalle soit totalement tassée laissant place à un très grand espace qui permettait l’entrée au tombeau.
Le 25 mars 1950, lors de l’inhumation de Mme Marguerite-Louise de Saint-Denis Le Moine (Mme Noulan Cauchon), la dalle de bronze fut remise en place pour la dernière fois après la cérémonie. Des spécialistes sont venus spécialement d’Ottawa par la suite pour sceller le tombeau à tout jamais. Les outils employés seraient dans un musée à Ottawa.
4.12 – Le transport de la translation des restes
Les 10 membres de la famille Le Moine dont nous retrouvons les noms gravés sur une plaque de bronze, à l’avant de l’église, y sont inhumés. Environ 10 autres de la famille Le Moine y reposent aussi tel que prévu par Mme Margaret-Louise Mc Key, qui a vu à ce que soit effectuée la translation des restes des Le Moine décédés depuis 1829 et inhumés soit dans le sous-sol de l’église de Château-Richer, à Ottawa ou ailleurs.
Mis à bord d’un convoi formé de trois trains, soit le train-salon, le train-fourgon et le train-cuisine, le convoi avait comme point de départ « Ottawa » et point d’arrivée la (Maison Gobeil » maintenant Maison Tanguay-Lessard). Les deux ou trois tombes en acier double contenaient les ossements d’environ 10 membres de la famille Le Moine.
Se sont ajoutées ensuite les tombes de la mère et de la fille : Mme Margaret-Louise McKey, mariée à Juchereau de Saint-Denis Le Moine, décédée en 1948 et Marguerite-Louise de Saint-Denis Le Moine, mariée à Noulan Cauchon, décédée en mars 1950 et la dernière à y être inhumée. C’est à ce moment-là que le tombeau fut scellé à tout jamais. M. Noulan Cauchon, décédé en 1935, y repose aussi. C’est sous la direction de Monsieur Camille Pré, sacristain, que fut fermé définitivement le tombeau en 1950.
4.13 – Inscription sur le plancher
Sur le plancher, du côté nord de la dalle de bronze, est gravée la note suivante sur une tuile de marbre blanc et noir : « À la mémoire de ma fille bien-aimée Pauline Emma Le Moine, Margaret-Louise de Saint-Denis Le Moine «. Du côté sud, nous lisons « Noulan Cauchon ».
4.14 – Le tombeau mesure 25 pieds de long par 15 pieds de large par 8 pieds de haut et il est fait de pierres taillées.
4.15 – Les verrières sont magnifiques et deux sont des dons de Mme Le Moine alors qu’en 1932, les vitraux de l’église volent en éclat du côté nord après une violent explosion d’un hangar à dynamite, appartenant à la carrière de pierres située près de l’église.
4.16 = Le maitre autel est un don de la famille Le Moine entre les années 1930-1940. Il a coûté 15,000.00$. Il y avait avant un magnifique maître autel de bois sculpté par Levasseur qui s’élevait jusqu’à la voûte.
Les autels latéraux de Saint-Joseph et Sainte-Anne ont coûté 7,500.00$ chacun.
4.17 – Il y avait auparavant une chaire, pour prononcer les sermons, située à la colonne du coin nord-est, celle qui termina la galerie. Elle a été enlevée et donnée à une autre paroisse en 1955.
4.18 – Le banc du prêtre est fait à partir de la tête et du pied du lit des Le Moine. Les deux petits bancs faits du même bois étaient leurs tables de nuit.
4.19 – Les peintures sur toile que l’on voit sur la voûte du chœur et dans la nef jusqu’à l’orgue ont été réalisées par les sœurs du Bon-Pasteur. Ces toiles furent peintes d’abord et ensuite collées et clouées, puis on a posé autour des moulures de bois dorées.
Les grands tableaux qui ornaient autrefois le chœur ont été peints pas Sœur Marie de Sainte-Virginie, religieuse du Bon-Pasteur, née à Château-Richer le 4 mars 1864 et décédée le 25 mai 1939. Elle s’appelait Marie Elmina Rhéaume.
Dans la voute du chœur, il y a les 4 Évangélistes (Luc, Marc, Mathieu, Jean) avec Jésus au milieu.
Plus bas, en partant du côté nord, il y a des peintures de Pierre, de Jésus, de la Visitation la Vierge Marie à sa cousine Élizabeth, de Marie qui a le cœur transpercé et de Paul.
Il y a aussi des têtes d’anges en cercle plein milieu de la voûte où il y a un triangle représentant la Sainte Trinité.
De chaque côté nord près du chœur en allant vers le jubé, il y a St-André, St-Barthélémy, St-Jude et St-Philippe. Du côté sud, près du jubé en allant vers le chœur, il y a St-Mathias, St-Jacques, St-Simon et St-Thomas.
En plein centre de la voûte dans la nef, il y a des décorations en bois au nombre de cinq et, dans le chœur, il y a une décoration. En partant de l’ouest pour se diriger vers l’est il y a :
- La sculpture d’une colombe représentant l’Esprit-Saint
- Un écrit JMJ pour Jésus-Marie-Joseph
- Un écrit JHS pour Jésus-Hostie-Sainte
- Un écrit M avec un A à l’intérieur du M pour Ave Maria
- Un Triangle pour la Trinité.
À remarquer aussi les petits anges dans le haut des colonnes.
Il y a les magnifiques peintures dans la voûte.
En partant du nord-ouest, il y a :
- L’Annonciation
- Joachim – Anne – Marie
- Une scène familiale où il y a Marie, enfant, et sa mère, Anne, avec une autre femme
- L’Immaculée Conception.
En partant du sud-ouest, il y a :
- Naissance de Jésus avec Marie et Joseph
- Jésus – Jean-Baptiste – Marie et Joseph
- Notre-Dame des Sept-Douleurs
- L’Assomption.
4.20 – La grotte au bas de la côte de l’église et les statues de l’Immaculée-Conception et de Ste-Bernadette, le phare en pierre, le quai fait de pierres taillées commençant près du phare pour se terminer à l’ancien bureau de poste, la clôture de tuyaux tout le long de la côte et de l’escalier de l’église furent faits dans les années 1930-1931. Cet escalier a dû être démoli et remplacé en 1985.
Tous ces travaux auraient coûté 50,000.00$, même si la pierre a été fournie gratuitement. La famille Le Moine a tout payé.
5. LE SOUS-SOL DE L’ÉGLISE
5.1 – Plusieurs de nos ancêtres sont inhumés dans le sous-sol de l’église (415 personnes). La dernière inhumation a eu lieu en 1955. Il s’agit de M. Albert Giguère.
5.2 – Certains sont dans des caveaux de ciment, d’autres étaient revêtus simplement d’une couverture de chaux et de terre dans les couloirs souterrains.
6. LA FAMILLE Le Moine des Pins
La famille Le Moine des Pins est rendue à la 10o génération. Cette famille demeurait à Ottawa pendant l’hiver et, pendant l’été, elle habitait à Québec au Château-Frontenac. Mme Margaret-Louisa Mc Key (1852-1948) (96 ans) était mariée à Juchereau de Saint-Denis Le Moine et elle fut une grande bienfaitrice à la Fabrique de Château-Richer au cours des années 1920-1950, de même que Marguerite-Louise de Saint-Denis Le Moine (1876-1950) (74 ans) mariée à M. Noulan Cauchon et qui était la fille de Mme Mc Key. Le jour où elles décidèrent de demeurer à Ottawa en permanence, elles firent don de leur ameublement à la Fabrique de Château-Richer.
À l’occasion des Fêtes, soit Noël, Jour de l’An, les Rois, Pâques, etc…, mesdames Le Moine remplissaient l’église de fleurs. Aussi, à tous les ans, elles donnaient des friandises à tous les enfants de la paroisse. Monsieur l’abbé Pierre Leclerc, alors curé de 1917 – 1935, a eu l’avantage d’aller à Rome, gracieuseté de Mme Le Moine.
Lors du décès du curé Leclerc en 1835, il fut enseveli dans un cercueil de bronze payé par Mme Le Moine et inhumé au sous-sol de l’église de Château-Richer en dessous du petit autel de St-Joseph du côté sud. On ne put trouver des personnes assez fortes pour porter le cercueil du presbytère à l’église. On a dû utiliser l’équipement spécial. En 1935, un cercueil de bronze valait 600.00$. En 1991, ce même cercueil coûtait 11,000.00$.
Les ancêtres Le Moine habitaient à Château-Richer. C’est ainsi qu’on les retrouvait dans les maisons Olivier Drouin, Charles-Léon Cauchon et Félix Athanase Mercier. Mme Le Moine a aussi fait cadeau à la fabrique d’un petit calice martelé en argent et deux chandeliers en argent très minces.
7. LE CIMETIÈRE
Il s’agit du premier cimetière extérieur. Dans les livres d’histoire, il est nommé le cimetière de Notre-Dame-de-Bonne-Nouvelle.
Depuis les années 1920, il en existe un second sur l’avenue Royale.
8. LE PRESBYTÈRE
DATES HISTORIQUES
1653 – Terre domaniale concédée par le Seigneur de Beaupré
1653-1667 – Une petite bâtisse sert de presbytère
1667 – Construction du Manoir seigneurial qui servira de presbytère pendant un peu moins de 100 ans
1748 – Le séminaire de Québec concède un terrain sur le coteau pour y bâtir un presbytère
1749 – Érection du presbytère (36’ x 30’)
1756 – Montcalm passe la nuit au presbytère
1759 – Presbytère grandement endommagé lors de la Conquête par l’armée anglaise
1831 – On parle de reconstruction du presbytère avec une allonge de 50’ x 30’
1833 – Marché conclu. Le presbytère sera reconstruit
1834 – Inauguration du nouveau presbytère avec la visite de Mgr Bernard Panet en juillet
1872 – Réparations majeures au presbytère après 38 ans
1910 – Nouvelles réparations parce qu’il est dans un état lamentable.
1960 – Restauration du presbytère ave le curé Hervé Giguère
1988-1990 – Toit peinturé (aluminium)
Fournaise changée
Fenêtres et vitres de la façade remplacées
Filage électrique extérieur refait
Garage réparé
Galerie avant réparée et peinturée.
8.1 – En 1653, la Seigneurie de Beaupré concédait une terre domaniale appelée Château-Richer. Cette désignation comprenait seulement le cap ou promontoire sur lequel devaient être construits, plus, tard, l’église, le presbytère et le manoir seigneurial. Faisaient aussi partie de ces trois arpents : la « Pièce du Chêne », grande étendue de terrain, au nord du Manoir et, au sud, un jardin et un verger.
8.2 – Il y eut d’abord une petite bâtisse qui servit de presbytère avant la construction du Manoir seigneurial en 1667. Elle est située à l’endroit du stationnement actuel, face à l’église déjà en place. Ce manoir servit de presbytère pendant un peu moins de 100 ans. Lorsque le curé habita le manoir, la petite bâtisse servit d’école et d’ « auditoire » (salle paroissiale).
8.3 – C’est le 10 juin 1748 que le Séminaire de Québec concédait un emplacement sur le coteau pour y bâtir un presbytère. Il y fut érigé en 1749, à l’endroit actuel. Le menuisier fut Prisque Verreau et le maçon Sieur Langevin. Le presbytère mesurait 36’ x 30’. La construction de ce presbytère était nécessaire parce que le manoir où demeurait le curé. Tombait en ruines malgré les réparations effectuées en 1704.
8.4 – En 1759, lors du débarquement des anglais sur la Côté de Beaupré, le presbytère subit peu de dommages matériels. Le Manoir fut détruit et ne fut pas reconstruit. La Fabrique sortit ruinée des années de guerre.
8.5 – En 1831, on retrouve pour la première fois depuis 1759 une mention relative du presbytère dans les registres et on n’y parle pas de réparations mais bien de reconstruction complète avec une allonge de 50’ x 30’.
On ignore ce qui put retarder le début des travaux, mais ce n’est que le 9 juin 1833 qu’une décision fut prise et que la construction débuta. Les maçons furent Joseph Montagne et François Trépanier, le menuisier fut François Rhéaume.
Le 1er juillet 1834, fin des travaux du presbytère actuel et la visite de Mgr Bernard Panet.
8.6 – Dès les premières années qui suivirent sa construction, le nouveau presbytère fut un peu abandonné. Moins de 40 ans plus tard, en 1862, on devait le réparer. Il y eut d’autres réparations en 1910, en 1960 et en 1988-1990.
8.7 – Le presbytère est de style québécois avec un toit à pignon de transition recouvert de tôle à la canadienne, peinte. Il possède quatre lucarnes à pignon devant et derrière et, en plus, à l’arrière, au-dessus, une rangée de trois petites lucarnes de même style.
Il y a 2 grosses cheminées. Les murs sont faits en moellon (pierre non taillée ou grossièrement taillée, de petites dimensions) et crépi (couche d’un revêtement en mortier, en plâtre ou en ciment qui prend directement sur une construction). Le sous-sol est quelque peu augmenté en hauteur à l’avant.
La longue galerie en bois est semi-circonférentielle avec des encoignures curvilignes (formées de lignes courbes) et une belle balustrade, ainsi que deux escaliers latéraux en saillie (partie qui avance) à l’avant. On remarque aux fenêtres des contrevents à faux caissons.
9. LISTE DES CURÉS DE CHÂTEAU-RICHER
Anciens missionnaires desservant la Côte de Beaupré 1640 à 1661 :
- Gilles Nicolet, Jésuite
- Jean Lesueur de Saint-Sauveur, Jésuite
- Guillaume Vaillant, Jésuite
1661-1668 Thomas-Joseph Morel
1668-1678 François Fillion
1678-1685 Guillaume Gaultier
1720-1724 Jacques Bizard
1724-1731 Roger Chrétien-Le Chasseur
1732-1741 Louis-François Soupiran
1741-1752 Joseph Resche
1752-1773 François Féré-Duburon
1773-1797 Pierre-René Hébert
1797 Charles Faucher-Châteauvert (8mois)
1797 Monseigneur Jean-François Hubert, Évêque démissionnaire de Québec (1mois)
1797-1807 Jean-François Berthiaume
1807-1808 Charles-Marie Boucher de Boucherville
1808-1827 Pierre-Olivier Langlois-Germain
1827-1831 Charles-François Baillargeon
1831-1835 Jean-Baptiste Maranda
1835-1837 Louis Raby
1837-1843 Benjamin Desrochers
1843-1861 Étienne-Édouard Parent
1861-1871 Édouard Richard
1871-1883 Charles-Stanislas Richard
(Frère du précédent)
1883-1892 Achille-Joseph Pelletier
1892-1901 Joseph-Apollinaire Gingras
1901-1917 Joseph-Charles-Onésime Cloutier
1917-1935 Pierre Leclerc
1935 Salluste Bélanger
1935-1955 Monseigneur Arthur Proulx
1955-1958 Rosario Lefebvre
1958-1960 Alexandre Gagnon
1960-1979 Hervé Giguère
1979-1991 Henri Goulet
1991-1994 Fernand Beauchemin
1994 – Jacques Lacroix
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
10. BIBLIOGRAPHIE
- Thérèse Barry-Gagnon, La petite histoire de Château-Richer (Maisons-Rivières-Moulins), 1990
- Lucille Larouche, Les Le Moine des Pins, 1991
- Raymond Gariepy, Le Billage de Château-Richer, Cahiers d’Histoire No 21, 1969.
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
L’ÉGLISE ET LE PRESBYTÈRE DE CHÂTEAU-Richer
Table des matières
- D’où vient donc le nom de Château-Richer
- Le Site
- L’Église
- Dans l’Église
- Le sous-sol de l’Église
- La Famille Le Moine des Pins
- Le Cimetière
- Le Presbytère
- La liste des curés de Château-Richer
- Bibliographie
_ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _ _
DOCUMENT PRÉPARÉ PAR L’ABBÉ JACQUES LACROIX, curé PAROISSE DE CHÂTEAU-RICHER JUILLET 1995